13 Jul

L’utilisation des ventouses thérapeutiques a fait un retour progressif depuis une vingtaine d’années en Amérique du Nord et sur l’entièreté du continent Européen. Le point culminant de ce retour a été les jeux Olympiques de Rio en 2016 avec le nageur le plus titré et le plus médaillé de l’histoire des J.O, Michael Phelps. Lorsqu’il s’est présenté au bassin avec des marques rondes sombres sur le corps, il y a eu un véritable raz-de-marée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Peu après, de plus en plus d’athlètes professionnels, de vedettes du cinéma et de la musique s’affichaient avec leurs marques causées par les ventouses, ce qui a créé un engouement pour cette «nouvelle» technique auprès du grand public.

Cependant cette technique n’est pas du tout nouvelle, dans les faits, c’est une technique séculaire. Les plus anciens écrits traitant d’un usage systémique de l’utilisation des ventouses se retrouvent sur le papyrus Ebers, rédigé par les Égyptiens de l’ancienne Mésopotamie, il y a près de 3570 ans (1500 av. J.-C.). On y retrouve des indications pour traiter des désordres aussi variés que les douleurs menstruelles, la fièvre, les vertiges, la douleur, etc.

Historiquement, il y a des traces de l’utilisation des ventouses autant en Chine (depuis près de 3020 ans, soit 1000 av. J.-C.), qu’en Grèce antique avec Hippocrate (460-377 av. J.-C.) qui était un défenseur de leur usage ou bien encore avec le Prophète Mahomet (570-632 ap. J-C.).

Largement utilisées en occident jusqu’à la fin du 19ème siècle, les ventouses ont de moins en moins été utilisées avec l’arrivée des antibiotiques et le développement d’un nouveau modèle de médecine plus moderne. Elles sont cependant restées populaires en Europe du Nord et de l’Est, les pays de l’ancienne U.R.S.S, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, le continent Océanien et en Amérique du sud.

Depuis, toutes sortes d’objets et de matériaux ont été utilisés en guise de ventouses, comme des courges, des coquillages, des cornes animales, des os, des coquilles de noix, de la poterie, des pots de bambou, de bois, de verre et plus récemment du plastique, du caoutchouc ou du silicone.

Aujourd’hui, il existe principalement trois types de ventouses, celles en verre avec succion à chaud (flamme), celles à succion pneumatique (en plastique dur ou en verre) qu’on utilise avec une pompe manuelle ou celles à succion «déformable» ou à pression (en silicone).

Utilisées principalement par les acupuncteurs, les phytothérapeutes et les massothérapeutes (après avoir suivi une formation), la ventouse est un outil très puissant qui grâce à la succion générée peu avoir plusieurs effets bénéfiques sur le corps. Elles peuvent, entre autre, être très utiles pour:

-Créer une décompression tissulaire, en d’autre terme pour créer de «l’espace» entre les structures (muscles/fascias). Peut être très efficace pour les adhérences, les points gâchettes ou encore les cordons myalgiques.

-Augmenter l’amplitude de mouvement. Lorsqu’elles sont appliquées directement sur les articulations, cela va entrainer une stimulation de la sécrétion du liquide synovial.

-Diminuer la douleur, ou du moins l’intensité des messages douloureux relayés au cerveau car l’application des ventouses stimulera les nerfs sensitifs cutanés (effet de «gate control») et le soulèvement tissulaire va diminuer la pression sur les récepteurs nocicepteurs (récepteurs sensoriels de la douleur).

L’application des ventouses va également créer un appel de sang qui va augmenter l’arrivée en oxygène et nutriments au niveau des zones traitées. La succion va aspirer vers la surface les stagnations liquidiennes plus profondes entrainant avec elles les débris métaboliques qui pourront être excrétés par le système lymphatique qui est stimulé par la traction tissulaire. Lors d’un soin avec des ventouses le le système nerveux parasympathique est stimulé ce qui mènera a un apaisement général du corps et de l’esprit. Le stress physique généré par les ventouses va sécréter des endorphines qui vont produire une sensation de bien-être.

Lorsque cela est possible, on peut également travailler sur des cicatrices, ce qui peut grandement aider afin de défaire certaines adhérences causées par le tissu cicatriciel.

Dans ma pratique, j’aime beaucoup me servir des ventouses, car elles peuvent s’avérer très efficaces. J’utilise les ventouses en silicone transparentes et je vais les manipuler de plusieurs façons : statique, mobile (sur une zone ou un muscle en particulier) ou bien dynamique (statique ou mobile mais avec mouvement). J’aime particulièrement les intégrer à des étirements assistés, de la facilitation neuro-propioceptive, FNP (PNF), du myotensif (actif et passif) en étirement des lignes de fascia (avec ou sans mouvement actif ou passif) ou encore avec un travail péri-articulaire (traction-mobilisation-pompage articulaire).

 

Que vous ayez besoin de défaire des tensions, de regagner de l’amplitude de mouvement (dans la pratique d’un sport ou lié à une blessure avec cicatrice ou non) ou bien simplement de déconnecter et si je pense que les ventouses peuvent vous aider je vous les proposerai avec plaisir!

 

Alexis Grison

Massothérapeute

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