06 Jul

Pour arriver à bien performer dans son sport, le corps doit être aligné, mobile, fort et souple. En ostéopathie, le principal objectif recherché est la mobilité. Celle-ci doit être présente dans toutes les structures du corps : os, muscles, fascias, crâne, membranes crâniennes et organes. Chacune de ces structures s’influencent entre elles et c’est ce qu’on appelle le principe d’unité fonctionnelle.

On peut appliquer ce principe avec les fascias. Ces tissus conjonctifs sont composés de collagène et d’élastine et baignent dans une matrice de protéoglycanes richement hydratée. Cette matrice lie mécaniquement le réseau de collagène. Les fascias forment les enveloppes des muscles, les tendons, les ligaments, les enveloppes des organes et les enveloppes du système nerveux. Beaucoup de petites structures nerveuses et vasculaires passent dans les fascias. Bien que nous puissions individualiser un grand nombre de fascias par rapport à leur emplacement, un peu comme on décrit un muscle, chaque fascia est lié à son voisin. En conséquence, cela forme un réseau d’un seul et même tissu, car tous les fascias sont reliés entre eux. Ce qui explique également qu’un fascia problématique peut en affecter un autre, même s’ils ne sont pas côte à côte.

Par exemple, lorsqu’on a une cicatrice, les fascias se réorganisent de manière plus anarchique. Cela crée des tensions dans les tissus environnants et parfois même dans ceux plus éloignés. Il est donc important d’assouplir la cicatrice afin d’aider à un meilleur alignement des fibres et faire en sorte que la cicatrice ne dérange pas la mobilité.

Que ce soit dans la course, la natation ou le vélo, les fascias sont constamment sollicités. Il est donc important qu’ils soient mobiles pour que les mouvements soient optimaux. En ostéopathie, on peut donc diminuer les tensions fasciales en les travaillant manuellement.

Le principe d’unité fonctionnelle peut également être appliqué au système nerveux. Celui-ci est présent évidemment au niveau du cerveau, mais aussi partout à travers le corps, sous forme de ganglions et de nerfs. Le système nerveux module la douleur, régule le sommeil, le stress et fait la balance entre le système sympathique (éveil, activité physique) et parasympathique (repos, digestion). Si le stress est élevé de façon chronique ou que le sommeil fait défaut, il est possible que les performances sportives ne soient pas optimales.

En ostéopathie, on aide le système nerveux à avoir une meilleure régulation. Ce peut être en augmentant la mobilité des os crâniens et des membranes crâniennes ou en relâchant le diaphragme thoracique pour diminuer les contraintes sur les ganglions nerveux présents sous le diaphragme ainsi que les nerfs qui passent à travers celui-ci.

Ce sont donc deux exemples qui font que le corps est une unité fonctionnelle et qu’on puisse l’approcher dans cette vision de globalité. Mon but, en tant qu’ostéopathe, est de donner le plus de mobilité possible à toutes les structures du corps, puisqu’elles s’influencent constamment.

C’est pourquoi, même en dehors de symptômes ou de douleurs, il est pertinent de faire un entretien pour s’assurer de la bonne mobilité de toutes les structures du corps et pour prévenir de potentielles douleurs. À l’inverse, après une blessure, il faut s’assurer de la bonne mobilité de toutes les structures en lien avec celle-ci.

En vélo, lorsque je prends des pauses, je prends le temps de bouger mes bras. Car, en étant statiques sur une longue période de temps sur le guidon, cela a tendance à rétracter les fascias et les muscles. Par exemple, je fais des cercles (devant, derrière et à l’horizontale). J’étire mes pectoraux sur un arbre et je bouge la tête dans tous les sens (mouvements de « oui », « non », « peut-être »). Tout cela aide la mobilité des fascias du haut du corps et permet une bonne mobilité articulaire. Ça n’a pas besoin d’être très long, mais à la fin de la randonnée, je m’oblige à le faire! Le lendemain, je m’en remercie.

Pour terminer, gardez en tête que votre corps est une équipe. Chaque élément y joue son rôle, a son importance et influence les autres!

Julie Couture-Tétreault D.O.

Sources :

Schleip. R., (2012). Fascia: The Tensional Network of the Human Body: The science and clinical applications in manual and movement therapy. Londres, Royaume-Uni : Churchill Livingstone.

Esch, K. (2018, 28 janvier). Open Access and Open Data – Tv Channel. [Vidéo]. Récupéré de https://www.youtube.com/watch?v=vruceY1js5U&t=1s

Tortora, G.J. et Derrickson, B., (2007). Principes d’anatomie et de physiologie (2e édition; traduit par M. Forest et L. Martin). St-Laurent, Canada : Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.

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